Les engagements du président de transition envers les médias restent lettre morte, mettant en péril la crédibilité du CTRI.
Au cœur des enjeux démocratiques et de l’équilibre sociétal, la presse gabonaise se trouve aujourd’hui dans une situation précaire, accentuée par des promesses non tenues de la part du Conseil de Transition pour la Restauration de l’Intégrité (CTRI). Malgré les déclarations du président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, il semble que le soutien tant attendu tarde à se concrétiser, jetant ainsi le doute sur la sincérité des engagements pris envers les médias.
Il y a près de quatre mois, lors d’une rencontre avec la presse gabonaise, le président Oligui a reconnu les difficultés auxquelles font face les entreprises de presse, déclarant avec assurance son intention d’octroyer deux véhicules par média et d’augmenter la subvention à la presse à 500 millions de francs CFA, au lieu des maigres 127 millions prévus dans la loi des finances. Cependant, cette promesse reste largement inaccomplie.
Le chef d’État et la presse gabonaise / Le chef d’État lors de sa prestation de serment
À ce jour, seuls quelques médias d’État ont reçu des véhicules, et le montant de la subvention n’a pas été augmenté comme promis. Les cris de détresse de la presse envers les autorités du CTRI, dirigées par le chef d’État lui-même, semblent être restés lettre morte, tandis que les intimidations envers les médias perdurent, accentuées par le rôle autoritaire de la Haute Autorité de la Communication.
La Commission chargée de la répartition des maigres 127 millions destinés à une soixantaine de médias a effectué son travail, les états de paiement ont été déposés au Trésor public, mais, de manière obscure, les médias n’ont pas encore été payés. En dépit de l’annonce en octobre 2023 de la disponibilité des fonds au Trésor public, l’attente prolongée des médias persiste, plongeant la presse dans une incertitude financière insupportable.
Cette série de promesses non tenues soulève des questions sérieuses quant à la crédibilité du CTRI et de son chef envers la presse gabonaise. Les médias, acteurs clés de la démocratie active, méritent un traitement plus respectueux et humain. Il est impératif que le président Oligui réponde à ces attentes légitimes pour restaurer la confiance entre les nouvelles autorités et la presse, jetant ainsi les bases d’une relation constructive et transparente pour l’avenir. La crédibilité de la transition en dépend.