Depuis la prise de pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, les sénateurs de la cinquième législature se retrouvent dans une situation difficile, privés des émoluments qui leur étaient dus pour le reste de leur mandat interrompu brutalement. Bien qu’ils aient déjà interpellé Paulette Mistambo, l’actuelle présidente de la Chambre haute du Parlement, sur leurs difficultés suite au coup d’État du 30 août 2023, leurs appels à l’aide restent sans réponse.
Ces anciens parlementaires, s’appuyant sur la loi n°003/2017 du 15 février 2017 concernant le statut des anciens députés et sénateurs, revendiquent le respect de leurs droits. Regroupés au sein d’un collectif, ils ont sollicité l’intervention de la présidente de l’institution pour plaider en leur faveur auprès des plus hautes autorités, y compris le président de la transition, le général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema.
Cependant, plusieurs mois après ces démarches, leurs appels semblent avoir été ignorés tant par la Chambre haute du Parlement que par l’Assemblée nationale. Ces anciens sénateurs, des pères et mères de famille, se trouvent injustement tenus responsables des dysfonctionnements des 56 années précédentes alors qu’ils n’ont servi que 32 mois de mandat.
L’un d’eux exprime sa frustration en déclarant : « Ce n’est pas juste que nous soyons tenus responsables des conclusions ou des erreurs de gouvernance passées. Nous avons servi notre pays durant un court mandat et méritons le respect et la reconnaissance de nos droits. »
Cette situation soulève une question cruciale : les postes électifs doivent-ils endormir ceux qui les occupent ? Les avantages procurés par ces postes, bien que temporaires, ne doivent pas être perçus comme acquis à vie. Il est impératif que les élus profitent de leurs mandats pour investir dans leur avenir et se préparer à la vie après la politique.
La belle vie offerte par un poste électif s’achève inévitablement avec la fin du mandat. Ceux qui ont su anticiper et se préparer ne se retrouvent pas dans la précarité une fois leur mandat terminé. En revanche, ceux qui ont profité sans prévoir, comme certains sénateurs de la cinquième législature, se retrouvent aujourd’hui dans une situation précaire.
Il est donc essentiel pour les élus de comprendre l’importance de la préparation pour l’après-mandat. Investir intelligemment les avantages et les émoluments perçus pendant leur mandat peut leur éviter des difficultés futures. Les élus doivent voir au-delà de leur mandat et se préparer à reprendre leur vie comme elle était auparavant, avec la sécurité que leur aura procurée une gestion prudente et avisée de leurs ressources.
Source : GMT
Par Rhonny Starr Biyong