Les bizarreries de la première édition de la nuit des Talents.

Ce week-end a été marqué par la première édition de l’évènement baptisé « La nuit des talents », destiné selon le ministère de chargé de la culture et des arts, à récompenser les meilleurs artistes Gabonais d’hier et d’aujourd’hui.

Très bonne initiative, sauf que cette édition zéro a laissé à de nombreux observateurs, un goût amer, n’en déplaise aux souffleurs de vuvuzelas. Ce qui appelle de la part du journal « Super Star », plusieurs remarques aussi bien sur la forme que sur le fond.  

Avec ce qui vient de se passer lors de « La Nuit des Talents », évènement institué par le ministère de l’enseignement supérieur et de la culture avec la délicatesse toute particulière du Chef de l’Etat qui d’ailleurs, était lui-même un des membres actifs du Jury, selon les dires d’un des présentateurs de la soirée de remise de dons et des trophées, le très célèbre Regis Massimba, il y a lieu de s’interroger sur l’objectivité ayant justifié certains choix ;

Si cette manifestation qui a vu la présence d’Ali BONGO ONDIMBA et des membres de son Gouvernement fut belle, il n’en demeure pas moins que sa gestion globale a révélé plusieurs manquements l’ayant entaché.

Voici pour vous, quelques bizarreries observées lors de cette première édition de « La Nuit des Talents ».

  1. La sélection des nominés :
Les artistes méritants avec le chefs de l’Etat

A voir certains noms figurer parmi les nominés, l’on ne peut s’empêcher de se poser la question de savoir quels ont été les critères de sélection adoptés par le comité commis à cette tâche et pourquoi n’y-a-t-il pas eu d’appel à candidature ?

  • Catégorie dans laquelle ont compéti les artistes :
Ndong Mboula et Hermy Mabila dans la catégorie artistes traditionnels, une aberration
  • Si l’objectif était de récompenser les artistes dont le talent est reconnu, comment donc expliquer la non prise en compte de certains secteurs artistiques comme la mode, la musique tradi-moderne, l’architecture, la photographie, l’infographie, l’arrangement musicale, la réalisation cinématographique et audiovisuelle, l’ingénierie du son, la littérature etc. ? 

Dans beaucoup de cas, on a vu plusieurs artistes et groupes, être classés dans des catégories ne correspondant pas du tout à leur genre.  C’est le cas de Ndong Mboula et de Hermy Mabila qui, chanteurs de variété, se sont retrouvés dans la catégorie « musique traditionnelle » où des personnages et groupes tels que « Sima Mboula, Gutembert Assoumou, Betty Nabibigha, Mambari, Muetsa, Okuyi, Mboudi, Muyanga, Obassa, pour ne citer que ceux-là, ont inscrit leurs noms dans ce registre depuis des années.   

  • Les grands ignorés :
De gauche à droite , Maître Minko ,Marin Rompavet, Patience Dabany mis hors jeu pour des raisons que personne ne connaît
  • Arts plastiques :

Si Georges Mbourrou, artiste plasticien de renom a été cité parmi les bénéficiaires des prix spéciaux, Il est plus que surprenant de constater l’absence des noms des maîtres de ce dernier, en l’occurrence Marcelin MINKOE MINZE et Ernest ONEWIN WALKER dont les œuvres décorent plusieurs communes du Gabon et de nombreux bureaux de l’administration parmi lesquels, ceux de la présidence de la République. Que dire de Martine NZE, auteur de la fresque murale de l’immeuble du pétrole qui abrite les services du Premier ministre ?  

  • Arts musicaux

Comment les organisateurs de cet évènement ont-ils fait pour ne pas accorder un prix spécial à Martin ROMPAVET, Patience DABANY, Claude DAMAS OZIMO et Frederick GASSITA, virtuose du piano qui côtoie les plus grands noms du jazz au monde ?

Qu’est-ce qui leur a pris de classer Hilarion NGUEMA dans la même catégorie que Vyckos EKONDO et Papè NZIENGUi, plutôt que dans celle où s’est retrouvé son alter égo Pierre AKENDEGUE qui aurait dû avoir à ses côtés, Claude DAMAS OZIMO et Hilarion NGUEMA, au lieu de Omar DEFUNZU ? 

Qu’est-ce qui pourrait justifier la présence de Papè NZIENGUI dans la même catégorie que Vyckos EKONDO dont le parcours musical et le rôle jouer pour l’éclosion des jeunes talents sont nettement éloquents, Frederick GASSITA, frère et ami du chef de l’Etat qui était un membre actif du jury est parmi les meilleurs jazzman africain. Mondialement connu, il a côtoyé les plus grands noms de cette musique à travers le monde. Musicien hors pair, il n’a pas d’égal au Gabon. 

D’eux, dépend pourtant le succès des œuvres pour lesquelles plusieurs artistes musiciens ont été primés. Malheureusement, les organisateurs de « La Nuit des Talents » ont courageusement ignoré les arrangeurs, ingénieurs de son et réalisateurs de clips-vidéo, ces gens de l’ombre qui par leur ingénieux travail, façonnent ces artistes, pour favoriser des Disc-jockeys et animateurs télé.  

  • Arts du cinéma

Qu’est-ce qui expliquerait l’absence des grands noms du cinéma gabonais tels que Henri Joseph KOUMBA BIDIDI, IMUNGA IVANGA, François MEZUI ME NDONG, Marcel SANDJA, Jean Claude MPAKA, Alain Didier AYOUE, Prince De Capistran, Athanase NGOU OSSOU, Paul MOUKETA, Patrick BOUEME, Melchizédec OBIANG et bien d’autres ?

  • Des hommages audacieux
Qu’est que Vikos et Opapé viennent chercher dans la catégorie de Hilarion Nguema qui aurait dû se retrouver dans la même classe av
qu’Akendengue ?

Rendre hommages aux artistes décédés en prenant le risque de les citer nommément a été un exercice si périlleux que les Martin REMPANO, Elie ASSOUMOU, John ABESSOLO, Touano Quatro, DEPEMBLEZ, Paul-Marie MOUNANGA, Joseph AUBIN, Basile ALLAINMAT MAYINE le maitre des beaux-arts gabonais et beaucoup d’autres ont été oubliés pour voir apparaitre parmi les défunts, le nom de André Pépé NZE encore vivant.

Il y a tant à dire sur les manquements observés que nous préférons conseiller aux organisateurs de « La Nuit des Talents », de constituer une équipe mieux outillée, si deuxième édition il aura, car l’histoire des arts au Gabon ne doit pas être falsifier par une organisation approximative de tels évènements. 

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