Le Professeur Mathurin OVONO ÉBÈ inscrit le Mvët à l’Académie du Royaume du Maroc.

En mission universitaire à l’Académie du Royaume du Maroc à Rabat du 14 au 20 mai 2022, le Professeur Mathurin OVONO ÉBÈ, envoyé par l’Université Omar Bongo, a représenté le Gabon à la cérémonie de lancement de la Chaire des Littératures et des Arts Africains.
Pure matérialisation de la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui, depuis le 6ème sommet de l’Union-Européenne-Union africaine du 18 février 2022 à Bruxelles, entendait « rétablir les coopérations culturelles, afin de relancer le secteur – véritable levier de rapprochement en Afrique, en Europe et entre l’Afrique et l’Europe », cette Chaire est un éloge au décloisonnement, à la valorisation et à la circulation du patrimoine culturel africain en Afrique.

De gauche à droite : Mathurin OVONO ÉBÈ, Ambibé Ouologuem (fils de Yambo Ouologuem, Prix Renaudot 1968) et Pierre Astier (Agent littéraire et éditeur)

En effet, l’une des caractéristiques des littératures africaines (francophone, anglophone, arabophone, lusophone, hispanophone ou en langues africaines) est qu’elles sont insuffisamment connues de leur public prioritaire africain et généralement marginalisées à l’extérieur.

La faiblesse d’un réseau éditorial endogène amplifie la distance entre lecteurs africains et les œuvres publiées en Europe, pour des questions économiques, de coût du livre et de la faiblesse des structures de massification de la lecture publique, des relais de diffusion et de la couverture horizontale du réseau des bibliothèques publiques et privées.

De gauche à droite : Prosper ABEGA (avocat de l’Olympique de Marseille), Pr. Mathurin OVONO ÉBÈ (directeur du CRAHI-UOB), Karen Ferreira-Meyers (universitaire Swazilandaise), Eugène ÉBODÉ, administrateur de la Chaire des Littératures et des Arts Africains… et Oumar Diallo (éditeur sénégalais installé à Barcelone)

La relative jeunesse de cette littérature écrite, dont la plupart des œuvres ne sont pas encore tombées dans le domaine public, et la marginalisation dans laquelle sont confinées les littératures orales et vernaculaires réduisent l’accès gratuit aux figures auctoriales les plus anciennes (littératures écrite et orale).

Le patrimoine littéraire africain, pour toutes ces raisons, a besoin d’institutions de référence pour recenser ce patrimoine et développer des pédagogies innovantes, adossées à un référentiel simple : soutenir, célébrer et exposer pour mieux partager les imaginaires africains.

Ouverte, innovante sur le plan conceptuel, cette Chaire vise désormais à s’établir comme un pôle structurant de la collecte, de la réévaluation et de la diffusion des savoirs littéraires et artistiques du continent. Son ancrage continental et diasporique lui permet de postuler au rôle d’instance de consécration en Afrique, par l’Afrique, pour l’Afrique et ses diasporas, grâce à des coopérations nationales et internationales soucieuses de mutualiser les connaissances et respectueuses d’une éthique fondée sur l’égal accès de toutes à la grande scène de l’Histoire.

Une vue des conférenciers dans le bus.

Cette Chaire est un espace de régénération, d’inclusion et d’ouverture. Elle se nourrira de l’extraordinaire diversité continentale et diasporique, de la puissance créatrice de cette diversité d’une aire culturelle d’exception.

En résumé, la Chaire des Littératures et des Arts Africains de l’Académie du Royaume du Maroc vise à promouvoir le patrimoine littéraire oral et écrit, le patrimoine artistique et musical séculaire et contemporain, la recherche universitaire et académique, la circularité des savoirs et de la culture en Afrique, la richesse linguistique africaine estimée à 50% de la réserve linguistique mondiale, le décloisonnement des aires linguistiques et culturelles en Afrique ; soutenir la recherche universitaire et académique ; célébrer les auteurs africains et exposer l’extraordinaire diversité des arts africains en recomposant, créant des passerelles et mettant en lumière la polyphonie africaine à l’exemple des Chants arabes, Amazighs, Griots mandingues, Hainteny malgache, le Mvët qui couvre six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Congo Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Centre Afrique et Sao Tomé et Principe) et l’ensemble des contes africains, entre autres. Cela implique une vaste entreprise de traductions.

Cette cérémonie de lancement des activités de la Chaire a été l’occasion de célébrer et réhabiliter Yambo Ouologuem, écrivain malien Prix Renaudot 1968 pour son roman Le devoir de violence et immédiatement accusé de plagiat.

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