QU’EST-CE QUE L’ONKANI CHEZ LES PEUPLES MBÉDÉ (OBAMBA OU AMBAHAMA) ET TÉKÉ ?

Par Marcel Djabioh

Contrairement à l’idée reperdue, l’Okani tel que le définissent ces peuples, ne signifie pas royauté. Le Pr Martin Alihanga le définit comme étant « une société d’initiés à la science politique c’est à dire à l’art de conduire les peuples, de gouverner la communauté villageoise, (familiale), clanique. Le terme Nkani signifie Notable » et non Roi.

Les territoires occupés par les Mbédé (Obamba ou Ambahama) et les Téké étant divisés entre Clans, chaque partie de ces territoires divisée en villages (Ampuhu) composés de familles (Andjo), bien que regroupées dans le même village, ces familles s’identifient par des « Olebe » (corps de garde). Les chefs de ses structures sont alors appelée, (Ngampuhu) le Responsable du village, (Nkumu-a- Ndjo) le chef de famille. L’ensemble conduit et gouverné par (Ankani) les « Notables ».

Il explique que : « Onkani est l’association par excellence des chefs » N’y accède pas qui veut ou dispose de biens financiers ou matériels. A ce sujet, le Professeur édifie en donnant quelques détails.

« Elle ne recrute pas ses adeptes sur le critère gérontocratique c’est à dire la (domination par des vieillards) mais sur celui aristocratique. Bien que la direction des affaires politiques soit, en général, assurée par les Anciens, il ne suffit cependant pas d’être (vieux) pour pouvoir entrer dans cette confrérie, autrement dit pour compter parmi les hommes politiques dirigeants potentiels.

Pour en faire partie, il faut encore appartenir à telles ou telles familles, foyers de dirigeants de père en fils, parce que nobles. »

« Voici comment on y accède » dit-il :

« Lorsque le chef sent sa fin prochaine, il fait venir celui qui doit le succéder à la direction des affaires. Il lui désigne les personnes qui doivent l’accompagner et le servir outre-tombe » appelées « Mbumihi » (Victimes d’Onkani). Au cours de la cérémonie organisée à l’occasion des funérailles du dignitaire disparu, « l’Ancien qui préside vêt le nouvel élu d’une peau de renard et d’une plume rouge de perroquet, ses signes de Nkani. Quand il aura gravi un nouvel échelon, il portera une plume de Nkuha (Touraco vert) d’où son nouveau titre de Nkani-a-Nkuha. »

Il devra par la suite être initié au rite « Ngo » qui est une autre société secrète de gouvernement. On y entre pour succéder à un défunt (père, grand-père ou oncle maternelle).

L’initiation est faite d’épreuves aussi difficile les unes que les autres, consistant à préparer le nouveau venu à l’endurance et à forger sa capacité à gérer toute situation sans émotion ni plainte.

Le succès à ces épreuves lui vaudra deux nouveaux signes distinctifs. La plume noire de Nkuha (Touraco vert) et une peau de léopard sous laquelle pend quelque chose qui ne sera pas citée ici mais que seuls les initiés savent.

Alors le nouveau Notable est prêt à être compté parmi les aptes à gouverner le village, le clan ou la famille.

Même si l’ingérence des occidentaux a amené à revoir certaines parties des épreuves, les vrais « Nkani » Mbédé (Obamba ou Ambahama) et Téké qui sont passé par ces rites traditionnels ne peuvent rigoler en voyant certains individus se soumettre à des scénettes d’escroquerie honteusement qualifiées de cérémonie d’intronisation au titre de « Roi des… ». Et ça se dit « Ombahama » ou « Teghe ». Pwa !

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