Qu’est-ce qu’il est bien lointain le temps où la participation des artistes à une émission radio ou télévisée donnait lieu à un cachet ! Le dernier Directeur Général de la RTG à en avoir payé fut Jacques ADIAHENOT.
Depuis le départ de ce dernier de cette maison, c’est l’inverse qui se produit. Ses successeurs ayant établi une nouvelle règle selon laquelle, tout artiste gabonais qui voudrait présenter sa nouvelle création, en faire la promotion ou diffuser un clip, doit impérativement payer une facture à radio Gabon ou à Gabon 1ère. Tout cela au mépris des dispositions du code de la communication.
Quid de la mission de service public :
En effet, l’article 61 de la loi n° 019/2016 du 09 août 2016 portant Code de la Communication en République Gabonaise dispose que : «Les médias publics sont tenus de réserver un temps d’antenne aux syndicats, associations et organisations non gouvernementaux, légalement reconnus, afin de faire connaître leurs activités.»
Concernant la diffusion et la promotion de la culture nationale, l’article 73 de la même loi dispose clairement que :
«Les entreprises publiques assurent une mission de service public. Elles sont notamment chargées :
-de promouvoir et dynamiser tous les secteurs d’activités de la communication audiovisuelle ;
-de diffuser la culture gabonaise en tenant compte de l’identité multidimensionnelle nationale ;
-d’assurer le pluralisme d’opinions ;
-d’assurer l’égal accès des populations aux œuvres audiovisuelles sur l’ensemble du territoire national ;
-de promouvoir et développer la transmission des connaissances, expériences, pratiques et savoirs entre générations ;
-de garantir la conservation et la pérennisation du patrimoine national par l’archivage des œuvres audiovisuelles ;
-de veiller à l’adaptation aux nouvelles technologies par la formation continue des opérateurs du secteur.»
Nul n’est censé ignorer la loi:
Ces dispositions semblent méconnues des acteurs culturels qui continuent de se soumettre aux conditions que leur imposent les responsables de Radio Gabon et de Gabon 1ère dont les charges sont pourtant supportées par le contribuable gabonais.
Si l’on peut croire à l’ignorance des artistes et autres créateurs des œuvres de l’esprit en matière de textes, serait-il possible de croire qu’il en soit de même pour les responsables de Gabon 1ère qui viennent de signer un contrat de partenariat avec l’UAACG, une association à qui selon l’article 61 ci-haut citée, elle «est tenue de réserver un temps d’antenne, afin de faire connaître leurs activités.» ?
M. Ali Radjoumba, Directeur Général de Gabon télévisions et Délia Bilouni, ignoreraient-ils la mission de service public qu’impose l’article 73 ci-dessus du code de la communication aux entreprises publiques de communication audiovisuelles ?
L’on espère que sans discrimination aucune, M. le Directeur Général signera également un contrat de partenariat avec toutes les associations et fédérations gabonaises à caractère culturel, ainsi qu’avec les artistes non affiliés à ces organisations, afin d’ouvrir gratuitement les antennes de Gabon télévision à tous les créateurs des œuvres de l’esprit et contribuer à la valorisation et à la promotion du patrimoine culturel national.