En pleine transition, alors que le Gabon aspire à restaurer ses institutions et à redonner honneur et dignité à son peuple, une scène effroyable vient jeter une ombre sur cet espoir. Une vidéo circule sur les réseaux sociaux, montrant une femme nue, accusée de sorcellerie et prétendument de « voyage astral », humiliée par un groupe d’individus. Cette femme, manifestement en détresse mentale, parle de manière incohérente, révélant un trouble évident. Pourtant, au lieu de lui venir en aide, ses bourreaux l’ont réduite à une scène de barbarie indigne de notre humanité.
Autrefois, la nudité d’une femme était sacrée. La solidarité féminine dictait qu’en voyant une sœur exposée, les femmes se précipitaient pour la couvrir, lui rendre son honneur, et la protéger des regards. Aujourd’hui, cette solidarité semble avoir disparu. Pire encore, certaines femmes participent désormais à ces humiliations, alimentant les moqueries et le mépris.
Où sont les autorités ?
Face à cette scène, on s’interroge sur l’absence flagrante des autorités compétentes. Le service des mœurs de la police nationale, censé lutter contre ce genre d’actes dégradants, reste silencieux. Le ministère des Affaires sociales, qui devrait intervenir pour protéger et prendre en charge cette femme malade, semble tout aussi absent. Comment un tel niveau de violence et de mépris pour la dignité humaine peut-il passer inaperçu ou rester impuni dans un pays en quête de renouveau ?
Justice pour restaurer l’honneur
Ceux qui ont participé à cette scène barbare, y compris ceux qui ont diffusé cette vidéo honteuse, doivent être traduits devant la justice. Une transition politique n’a de sens que si elle s’accompagne d’un profond respect des droits humains et d’une lutte acharnée contre la barbarie. Laisser passer un tel acte sans réaction, c’est ouvrir la voie à l’impunité et trahir les idéaux de restauration et de dignité que le peuple attend.
Un appel à l’action
Ce drame doit être un électrochoc pour nos institutions. Il est impératif de :
- Sanctionner sévèrement tous les auteurs de cet acte, y compris ceux qui l’ont relayé sur les réseaux sociaux.
- Renforcer la sensibilisation sur la protection des personnes vulnérables, en particulier celles souffrant de troubles mentaux.
- Mobiliser les affaires sociales pour intervenir rapidement dans de telles situations et garantir la protection des citoyens marginalisés.
- Restaurer les valeurs fondamentales, telles que le respect de la dignité humaine et la solidarité.
Ce triste épisode est un rappel douloureux des défis qu’il reste à relever. En tant que citoyens, il est de notre devoir de dénoncer et de refuser ces comportements rétrogrades. Le Gabon ne peut se permettre d’échouer dans cette transition en oubliant les fondements de son humanité.
Par Moudeuf de Dido-Balancia