Le chômage des jeunes au Gabon demeure un fléau majeur, souvent évoqué mais rarement traité avec la rigueur qu’il mérite. Ce matin, la coalition des mouvements de lutte contre le chômage a tenu un rassemblement citoyen devant l’Assemblée nationale pour rappeler aux autorités leurs responsabilités face à cette urgence sociale.
Ce mouvement s’inscrit dans la continuité d’une audience accordée par le Président de la transition, lors de laquelle des engagements ambitieux avaient été pris : la création de 1500 postes budgétaires, 2000 emplois dans les stations-service et le lancement de nouvelles entreprises. Cependant, ces annonces, qui semblaient prometteuses, tardent à produire des résultats concrets.
Axel Junior Kombila Kombila, porte-parole de la coalition, a évoqué l’apparition de 40 entreprises et de deux nouvelles sociétés, dont la Banque pour le Commerce et l’Entrepreneuriat du Gabon. Ces chiffres, bien que positifs, suscitent des interrogations sur leur réelle portée face à l’ampleur du chômage des jeunes. Si ces initiatives sont mises en avant comme des réussites, elles peinent encore à répondre aux attentes des milliers de Gabonais sans emploi.
Présent lors du rassemblement, le 4e vice-président de l’Assemblée nationale a exprimé son soutien à ces jeunes, notamment dans le domaine de l’entrepreneuriat. Cependant, ce soutien reste insuffisant face à l’urgence de la situation. L’Assemblée nationale doit assumer un rôle plus actif, non seulement en validant ces initiatives, mais surtout en veillant à leur concrétisation rapide et efficace.
Derrière les chiffres et les discours se cachent des vies suspendues, des talents inemployés et une frustration qui grandit chaque jour. Pour répondre véritablement à cette crise, il est indispensable de mettre en place des mesures concrètes telles qu’une plateforme de suivi transparent des projets, la formation des jeunes aux métiers porteurs, l’accès simplifié au financement pour les entrepreneurs et une responsabilisation accrue des élus.
Le temps des promesses est révolu. Si les autorités ne prennent pas rapidement des mesures significatives, cette mobilisation citoyenne pourrait marquer le début d’une contestation sociale bien plus large.
Source : Radio Gabon