« Le président est mal entouré » : Qui blâmer, l’entourage ou celui qui le choisit ? Le cas Oligui Nguema

Sous Omar Bongo, l’argument était simple : l’homme, visionnaire et bon, était victime d’un entourage corrompu et opportuniste. Puis vint Ali Bongo, présenté comme un « distingué camarade » plein de bonnes intentions, mais trahi par des conseillers médiocres et des collaborateurs malavisés. Cette rhétorique a permis de préserver l’image des chefs de l’État, tout en détournant la responsabilité de leurs échecs vers des figures secondaires. Mais posons-nous la vraie question : Qui nomme ces mauvais conseillers et collaborateurs ? À chaque fois, c’est bien le président qui les choisit et les maintient en poste.

L’ascension de Brice Clotaire Oligui Nguema, militaire de formation, semble échapper aux rouages traditionnels du monde politique. Contrairement aux Bongo père et fils, son entrée dans l’arène s’est faite par un coup d’État militaire, qui a nécessité la formation d’alliances précaires pour stabiliser la transition. Pendant cette première année de transition, certains des choix imposés à Oligui étaient le fruit d’obligations politiques. Toutefois, avec l’adoption de la nouvelle Constitution, notamment la suppression du poste de Premier ministre, il devient pleinement responsable de son gouvernement et des résultats de sa politique. Sans intermédiaire pour proposer ou justifier les nominations, il devra désormais assumer seul les conséquences de ses décisions.

Le référendum a offert à Oligui une opportunité unique : celle d’évaluer ses collaborateurs actuels et de se débarrasser des « canards boiteux ». L’heure est venue de tourner la page des alliances de circonstance et de s’entourer d’une nouvelle génération de Gabonais compétents, intègres et patriotes.

Il est crucial qu’Oligui démontre sa capacité à rompre avec les pratiques de l’ancien régime. Cela implique non seulement de choisir des hommes et des femmes au-dessus de tout soupçon, mais également de se départir des anciens réflexes d’excuses faciles. Les Gabonais n’ont que faire d’un président qui se dit piégé par son entourage. Après plus d’un an à la tête du pays, Brice Clotaire Oligui Nguema doit prouver qu’il est à la hauteur des attentes placées en lui.

Le temps des paroles est révolu. Désormais, chaque choix sera scruté, et le peuple ne manquera pas de demander des comptes.

Alors, distingué président, qui nomme qui ?

Par Rhonny Starr Biyong

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