L’Unité Fang déformée en tribalisme : la Vérité derrière les propos de Marc Ona Essangui

Lors de ce rassemblement, Marc Ona Essangui s’est exprimé en Fang, affirmant d’entrée : « Je viens m’adresser à vous en Fang… parce que nous sommes ici entre nous qui revenons du village ». Ce simple choix de langue montre qu’il s’agit d’une communication familiale, intime, et non d’un discours public ou politique destiné à l’ensemble des Gabonais. Ces propos ne peuvent donc pas être interprétés comme un acte de division ou de tribalisme. En s’adressant à ses parents et proches, il cherche à renforcer les liens de solidarité, une valeur fondamentale de la culture Fang.

Ona Essangui développe cette idée de solidarité à travers le concept de « Agnos », expliquant que : « Tout ceci constitue ce que, en Fang, on nomme ‘’Agnos’’, la solidarité entre frères et sœurs ». Cette notion illustre l’interdépendance entre les membres d’une communauté, où chacun est responsable du bien-être de l’autre. Loin d’appeler à l’exclusion, ses propos soulignent l’importance de l’unité familiale et communautaire, un principe central dans toutes les cultures africaines. Il serait absurde de confondre cela avec du tribalisme, car la solidarité ne se limite pas à un groupe ethnique, mais incarne l’esprit de soutien mutuel essentiel à toute société harmonieuse.

Ona Essangui poursuit en déclarant : « Nous ne sommes pas assis ici pour rigoler ou nous amuser. Ce n’est pas un rassemblement pour faire une confrontation politique ». Ici, il clarifie encore l’intention de cette rencontre : elle n’est pas motivée par des rivalités politiques, mais par le besoin de discuter de l’avenir de la province du Woleu-Ntem, en réponse à l’appel à l’unité lancé par le président de la République. « Depuis qu’Oligui a le pouvoir, il a demandé de mettre les activités politiques… en veilleuse. Il nous a demandé d’œuvrer pour un idéal commun : le Gabon ». En rappelant les paroles du président Oligui, il insiste sur l’importance de dépasser les divisions politiques pour se concentrer sur le bien commun. Comment, dès lors, ses propos peuvent-ils être qualifiés de divisants ou d’ethnocentristes ?

La métaphore qu’il emploie est encore plus révélatrice : « Nous sommes en train d’apprêter les nasses. Chacun de nous va identifier sa nasse. À la fin, on verra celui qui a récolté la plus grosse quantité de poissons ». Dans cette image, Ona Essangui ne parle pas d’un pouvoir exclusif à un groupe ethnique, mais d’un effort collectif. Il insiste sur la nécessité de travailler ensemble, d’unir nos forces pour un objectif commun. Il appelle à « se courber comme un seul homme », une belle métaphore pour illustrer l’importance de l’humilité et de la coopération.

Lorsque le vice-président du Sénat mentionne que « nous sommes de la tribu de ceux qui savent se courber d’un seul coup quand il le faut, comme on nous l’a appris au Grand Nord », il ne s’agit pas d’une soumission aveugle, mais d’une capacité à s’adapter et à travailler ensemble. Ce concept de souplesse et de collaboration est profondément enraciné dans les traditions africaines, où la force d’une communauté réside dans sa cohésion.

Ci-dessous, images de la forte présence des anciens hauts dignitaires du régime déchu : tous les fils et filles du Grand Nord étaient au rendez-vous sans exclusivité .

Le point le plus controversé de son discours semble être son affirmation : « Je suis dorénavant le leader politique du Woleu-Ntem, je ne veux plus entendre parler des divisions entre vous ». Ici encore, il est important de replacer cette phrase dans son contexte. Ona Essangui ne demande pas à conserver un pouvoir au profit d’un seul groupe, mais bien à rassembler et à dépasser les querelles internes. « Si notre fils nous le demande, il est notre fils, mais aussi le chef de l’État. Qui peut venir remettre en cause cette volonté ? » demande-t-il, en référence à l’appel du président Oligui à l’unité. En d’autres termes, il rappelle que le président, bien qu’il soit un Fang du Woleu-Ntem, ne dirige pas au nom de sa tribu, mais pour l’ensemble du Gabon. Refuser l’unité serait donc trahir non seulement son leadership, mais aussi la paix et la cohésion nationale.

Enfin, Ona Essangui conclut par une chanson symbolique de l’orchestre Akweza, composée en 1978, qui appelle à l’unité et pose une question simple : « À qui la faute si l’œuvre entreprise se gâte ? » Cette question invite à la réflexion : les critiques injustifiées contre Marc Ona Essangui ne visent-elles pas à briser l’œuvre d’unité qu’il tente de construire ?

En définitive, accuser Marc Ona Essangui de tribalisme, c’est trahir l’essence même de son message. Ses propos, loin de diviser, cherchent à consolider les liens entre les membres de sa communauté tout en les inscrivant dans une vision plus large du Gabon uni. Ceux qui manipulent ses paroles à des fins malveillantes révèlent une jalousie et une amertume qui gangrènent trop souvent notre scène politique. Il est temps de reconnaître la véritable sagesse derrière ses mots et de se rassembler, comme il l’a préconisé, pour bâtir un Gabon solidaire, où la diversité est une force, et non un prétexte à la division.

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