Un Gabonais met en garde : « Sans industrialisation, l’intégration sous-régionale ne profitera qu’à des intérêts étrangers »

« L’intégration sous-régionale est un impératif », affirme-t-il. Toutefois, il ajoute que cette ambition nécessite un cadre bien réfléchi et, surtout, aligné avec les besoins et les capacités des États concernés. Avant d’envisager l’ouverture des frontières, il souligne la nécessité pour chaque pays de mettre en place une politique de protectionnisme éducatif. Pour lui, cela consiste d’abord à développer les économies locales et à renforcer les marchés nationaux à travers une véritable industrialisation. Il plaide pour que les pays cessent de se limiter au rôle d’extracteurs de ressources brutes, un modèle économique qu’il considère comme insuffisant pour le développement durable.

« La première étape, explique-t-il, c’est de construire nos industries et de solidifier nos économies nationales. » Ce n’est qu’après cela, selon lui, que l’ouverture des marchés pourrait être envisagée, permettant ainsi aux entreprises de la sous-région de former des synergies et de créer des champions régionaux capables de conquérir le continent, voire le marché mondial.

En l’absence de cette première étape essentielle, monsieur Percy Djenno craint que l’intégration sous-régionale ne devienne rien de plus qu’un marché sous-régional dominé par des intérêts étrangers, notamment chinois, compte tenu de la dépendance économique actuelle de nombreux pays africains envers la Chine.

Par ailleurs, il pointe la dépendance alimentaire de son propre pays envers le Cameroun. « Nous dépendons déjà beaucoup du Cameroun pour notre alimentation, donc cette intégration ne changera pas grand-chose à court terme », lance-t-il avec un sourire ironique.

En conclusion, il met en garde contre une idée fausse souvent répandue : celle que la libre circulation des personnes pourrait amener un « envahisseur ». Pour lui, cette crainte est infondée et détourne l’attention des véritables enjeux économiques et structurels.

Avec cette intervention, Percy Djenno soulève des questions essentielles pour le futur de l’intégration en Afrique centrale, invitant à une réflexion plus profonde sur la meilleure manière de concrétiser cette vision ambitieuse.

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