Le Gabon est sur le point de vivre un séisme politique sans précédent. Après dix jours de débats enflammés, l’Assemblée constituante a fait sauter le verrou des mandats présidentiels en adoptant un rapport révolutionnaire qui redéfinit les règles du jeu. Avec 801 amendements à la clé, le texte, validé le dimanche 22 septembre, s’apprête à semer la panique au sein des cercles du pouvoir.
Le coup de théâtre le plus retentissant ? La limitation draconienne du mandat présidentiel à deux septennats, soit un maximum de 14 ans au pouvoir. Cette mesure, qui sonne comme un glas pour les présidents à vie, est un véritable acte de défi. « Deux fois sept ans et c’est terminé ! », a clamé Paul Biyoghe Mba, premier vice-président du Parti démocratique gabonais (PDG). Une mise en garde claire contre l’héritage de dirigeants accrochés à leur trône, souvent au mépris des aspirations populaires.
Cette décision, loin d’être anodine, annonce la fin d’une ère de dérives institutionnelles où le pouvoir se prolongeait indéfiniment. L’alternance politique est désormais en marche, et elle est encadrée.
Cependant, tout le monde n’est pas enjoué par cette annonce. Parmi les 168 parlementaires présents, huit ont osé s’opposer et trois se sont abstenus. Jean Valentin Leyama, député et secrétaire exécutif du parti Réagir, dénonce ces nouvelles conditions d’éligibilité comme un « recul démocratique » sans précédent. Pour lui, ces critères restrictifs sont une manœuvre pour verrouiller le jeu politique en faveur de quelques privilégiés.
L’affrontement idéologique est lancé : d’un côté, les fervents défenseurs des réformes qui y voient une modernisation essentielle des institutions ; de l’autre, les critiques qui parlent d’injustice et de discrimination.
La suite de cette saga explosive se jouera bientôt devant le peuple gabonais. Après l’examen du projet par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et le Conseil des ministres, la nouvelle Constitution sera soumise à référendum. Ce moment historique, prévu avant la fin de l’année, pourrait sceller le sort politique du Gabon : un système verrouillé pour éviter tout dérapage présidentiel ou des réformes jugées trop sévères par certains ?
La tension est palpable, et tout indique que cette nouvelle Constitution, si elle passe, marquera un tournant décisif dans le paysage politique du Gabon. Entre promesses d’alternance et accusations de restrictions abusives, l’avenir du pays est désormais entre les mains d’un peuple prêt à se prononcer sur des réformes qui ne laissent personne indifférent. Préparez-vous, le changement est en marche !