Affaire Stempy Love Obame : un sacrifice sur l’autel des règlements de compte ?

Cette arrestation faisait suite à la diffusion, un jour auparavant, d’une vidéo dans laquelle Obame accusait des membres de l’entourage du chef de l’État de comploter contre ce dernier. Selon Obame, à la tête de ce complot se trouverait une femme influente du cabinet présidentiel. Cependant, les événements ont pris une tournure inattendue lorsque, dès le lendemain, Stempy Love Obame est apparu menotté et visiblement désemparé à la télévision nationale lors du journal télévisé de 20 heures. Il y a rétracté ses accusations, admettant que les informations qu’il avait diffusées étaient fausses : « En tenant compte, effectivement, des informations non recoupées, non travaillées, non traitées, que j’ai diffusées sur la toile, bon, parler de véracité ici, je dirais non. Non, parce que nous n’avons pas eu l’occasion de recouper ces informations. » Il a également présenté des excuses publiques aux membres du cabinet présidentiel et au chef de l’État, le général Brice Clotaire Oligui Nguema : « Je voudrais, par la même occasion, je profite de votre micro, pour demander par contre également au chef de l’État et aux membres de son cabinet que, certainement, j’ai heurté la sensibilité, car mon intention n’a jamais été de heurter la sensibilité de quiconque, » a-t-il déclaré, visiblement ému et sous pression.

L’affaire Stempy Love Obame soulève de nombreuses questions et laisse planer des zones d’ombre. En effet, il est de notoriété publique que des personnes influentes au Gabon utilisent parfois des activistes et certains médias pour diffuser des informations compromettant des individus ciblés, dans le but de les déstabiliser. Cette pratique, courante sous le règne des Bongo, persiste encore aujourd’hui, au point où de nombreux activistes gabonais, tant dans la diaspora qu’au niveau local, s’en nourrissent malgré les risques encourus.

Stempy Love Obame fait partie de ces activistes audacieux, n’hésitant pas à diffuser des informations compromettantes. Récemment, il avait accusé un ancien général devenu sénateur ainsi que le chef de cabinet d’une très haute personnalité du gouvernement d’organiser dans leur ville d’Oyem une réunion pour boycotter la tenue du dernier Dialogue National Inclusif ainsi que l’image du CTRI auquel appartient le général et à la tête duquel se trouve le chef de l’État. Cette affaire avait été étouffée grâce à l’intervention d’un proche du chef de l’État.

La véritable question qui se pose est de savoir qui a fourni ces informations à Stempy Love Obame et dans quel but. Une autre interrogation pertinente réside dans le traitement différencié des accusations de complot. Pourquoi la dénonciation faite par Stempy a-t-elle suscité autant de remous alors que des révélations plus graves faites par Wilfried Okoumba, notamment l’appel à un coup d’État, n’ont pas entraîné de mesures similaires ?

Il apparaît clairement que Stempy Love Obame a été abandonné par ses commanditaires présumés lorsque la situation a pris une tournure imprévue. Ses excuses publiques et sa rétractation forcée semblent indiquer une pression intense exercée sur lui.

L’affaire Stempy Love Obame reste entourée de mystères et de spéculations. Les conclusions de l’enquête sont désormais attendues pour faire toute la lumière sur cette affaire. Espérons que celles-ci pourront révéler la vérité et clarifier les zones d’ombre qui persistent, afin de comprendre si Stempy Love Obame a été sacrifié sur l’autel des règlements de compte.

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