La rencontre prévue aujourd’hui entre le président de la transition gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, et la diaspora en France s’annonce comme une épreuve de taille. Mauvaise organisation, exclusion, manque de communication, amateurisme flagrant, récupération politique et affairisme semblent être autant de facteurs susceptibles de compromettre la réussite de cet événement crucial.
Présent en France depuis jeudi, le président Oligui Nguema est confronté à une situation délicate dès son arrivée. Alors que des milliers de Gabonais résidant en France, ainsi que d’autres venant de pays voisins, du Canada et des États-Unis, étaient censés l’accueillir à l’aéroport du Bourget, seule une poignée d’entre eux était présente. Comment expliquer cette faible mobilisation pour un leader censé être très apprécié ?
L’ambassade du Gabon en France, ainsi que les divers activistes et leaders de la diaspora proches du président, semblent avoir été dépassés par l’engouement suscité par cette rencontre. Malgré les nombreux soutiens dont ils bénéficient, notamment suite au dernier Dialogue National Inclusif, ils ont éprouvé les plus grandes difficultés à trouver un lieu adapté pour accueillir près de 4 000 Gabonais désireux de rencontrer leur président. Finalement, une église de réveil située à environ 40 kilomètres de Paris a été choisie, suscitant de vives critiques.
Plusieurs raisons expliquent cette déroute. D’une part, des pratiques d’exclusion, héritées de l’ancien régime, ont refait surface. Certains activistes et leaders de la diaspora, pensant que cette rencontre leur était exclusivement destinée, ont retenu l’information concernant le lieu et l’heure d’arrivée du chef de l’État. Cette stratégie visait à mobiliser uniquement un public qu’ils maîtrisaient, empêchant ainsi la présence de groupes défavorables à la politique du président Oligui, mais créant des frustrations parmi ceux qui voulaient simplement voir leur nouveau président.
Arrivée du président de la transition à l’aéroport du Bourget .
D’autre part, l’amateurisme dans la gestion des préparatifs de cet événement est flagrant. Comment comprendre que, malgré un programme établi, l’ambassade, les activistes et leaders de la diaspora n’aient trouvé une salle que quelques heures avant la rencontre ? De plus, aucun moyen de transport sérieux n’a été officiellement annoncé pour permettre aux Gabonais de se rendre sur place, et aucune communication claire n’a été établie pour organiser cet événement de manière efficace.
Face à ces défaillances, il est essentiel de prier pour que l’organisation puisse se rattraper. Les enjeux sont énormes. Les activistes et leaders de la diaspora proches du pouvoir, qui ont reçu divers avantages du président, y compris des nominations à des postes prestigieux, doivent prouver que leur influence ne se limite pas aux réseaux sociaux, mais qu’ils peuvent également agir concrètement sur le terrain. La nouvelle ambassadrice doit démontrer qu’elle est digne de sa nomination en prouvant ses compétences en matière d’organisation et en fédérant les Gabonais de l’étranger.
L’objectif ultime est de remplir la salle et d’éviter tout incident. Une organisation réussie de cet événement confirmerait l’adhésion des Gabonais de l’étranger à la cause des nouvelles autorités de Libreville et améliorerait l’image du président de transition à l’international. Cependant, le chemin pour y parvenir semble semé d’embûches, et seuls des efforts concertés permettront de surmonter les obstacles actuels.