Dans un contexte où le président de la transition au Gabon a rencontré la plupart des chefs d’État d’Afrique centrale depuis son accession au pouvoir le 30 août dernier, le refus de Paul Biya, président du Cameroun, de recevoir le nouvel homme fort du Gabon, Oligui Nguema, suscite de nombreuses interrogations. Selon un analyste camerounais, trois raisons fondamentales expliqueraient cette réticence.
- La Loyauté envers Ali Bongo : Paul Biya avait été choisi par feu Omar Bongo pour protéger son fils Ali Bongo et l’accompagner jusqu’à sa prise de pouvoir. La chute d’Ali Bongo, prétendument parrainée par Sassou Nguesso du Congo voisin, a été mal vécue par Paul Biya. Cette perte de confiance et d’influence explique en partie sa réticence à rencontrer Oligui Nguema.
- Méfiance envers les Révolutions de Palais : Paul Biya a du mal à collaborer avec un individu comme Oligui Nguema, qui a renversé son prédécesseur pour prendre le pouvoir. Le fait que Nguema ait effectué une « révolution de palais » et soit devenu un général qui a évincé son roi pourrait inspirer des généraux camerounais, ce qui représente un scénario que Paul Biya souhaite éviter à tout prix.
- Méfiance envers la France et Rapprochement avec la Russie : Paul Biya estime que le coup d’État au Gabon a été favorisé par la France, avec laquelle il entretient des relations tendues en raison de son rapprochement récent avec la Russie. Par conséquent, il préfère maintenir ses distances avec un dirigeant qui coopère étroitement avec la France.
Cette série de facteurs semble contribuer à la réticence de Paul Biya à rencontrer Oligui Nguema, le nouveau chef d’État gabonais. La situation reflète les complexités des relations politiques en Afrique centrale, où les alliances, les antécédents personnels et les enjeux géopolitiques influencent les décisions des dirigeants régionaux.