Dans une affaire judiciaire qui a attiré l’attention du public en France, un masque rarissime du XIXe siècle, originaire du Gabon, est au cœur d’une bataille juridique complexe impliquant des plaignants aux intérêts divergents. L’affaire a débuté lorsqu’un couple d’octogénaires français, détenteurs du précieux masque, ont porté plainte pour contester la vente de l’objet. En parallèle, le gouvernement de transition du Gabon a engagé des avocats pour réclamer l’annulation des ventes successives de ce masque et exiger son retour au Gabon.
L’histoire a commencé il y a deux ans lorsque le couple français a vendu le masque, qui provient de la société secrète du peuple Fang au Gabon, à un brocanteur pour une modique somme de 150 euros. Cependant, quelques mois plus tard, l’objet rare a été mis aux enchères et vendu pour une somme astronomique de plus de 4 millions d’euros. Suite à cela, le couple a intenté une action en justice pour annuler la vente et, à défaut de récupérer le masque, obtenir la valeur qu’il a atteint lors de la vente aux enchères.
Le masque Nguil . Il n’en reste que 10 exemplaires à travers le monde .
Parallèlement, en septembre, le gouvernement de transition du Gabon a également déposé une plainte pour recel à Montpellier, rejoignant ainsi l’affaire. Le collectif Gabon Occitanie, qui soutient cette démarche, vise à récupérer le masque et à le restituer à son pays d’origine. Toutefois, il est maintenant rapporté que le masque a été acquis par un collectionneur anonyme, dont la localisation demeure inconnue, compliquant davantage l’affaire.
Ce masque du peuple Fang est d’une importance culturelle et historique considérable, et il n’en existe qu’une dizaine d’exemplaires dans le monde. Sa rareté en fait un bien précieux, mais sa provenance et le contexte de sa vente soulèvent des questions juridiques complexes.
La bataille judiciaire qui se déroule actuellement dans le sud de la France met en lumière les défis liés à la propriété culturelle, à la restitution d’objets culturels, et à la nécessité de trouver un équilibre entre les droits des anciens propriétaires, les revendications du gouvernement du Gabon et le respect de la culture et de l’histoire du peuple Fang. La suite de cette affaire sera à suivre de près, alors que les avocats des différentes parties s’efforcent de faire valoir leurs arguments devant la justice.
Source RFI