De 1993 à nos jours, le Parti Démocratique Gabonais, fait face à une opposition composée de partis politiques diverses, et de candidatures individuelles. Ce qui traduit, en principe, une grande volonté à détrôner la puissance hégémonique du PDG demeuré jusque-là invaincu.
Le Parti Démocratique Gabonais a su, avec le temps, adapter ses multiples stratégies à la réalité sociohistorique du Gabon : Ce qui justifie ses multiples victoires à toutes les élections.
Cependant, malgré les mutations progressives de notre structure sociologique, l’opposition a du mal à adapter son mode opératoire pendant l’exercice d’un mandat présidentiel. Cette tendance politique brille par une somnolence et une inactivité assez importante. Elle se réveille le plus souvent à quelques encablures d’une élection pour venir servir au peuple un discours haineux, basé sur l’invective. Ce pilotage à vue a toujours été le fondement de son échec en matière politique.
Etant donné l’impréparation génétique que comporte sa mise en œuvre stratégique, quels types de discours réserve-t-elle au peuple, cette fois ci pour l’emporter sur le PDG, quand on sait que son slogan est basé sur la personne en lieu et place des idées ?
Par ailleurs, ce manque de créativité dans ses actions ne cachera-t-il pas, à nouveau, en filigrane, une bonne excuse pour justifier son éventuel piètre résultat quand on sait qu’à chaque élection, elle accuse le PDG de tripatouillage pour mieux pousser le peuple à la révolte ?
Une élection est avant tout une compétition. Elle demande une planification stratégique et chacun se prépare avec ses moyens pour donner le meilleur de lui-même.
Pour le cas des élections présidentielles, chaque écurie politique doit prendre le soin de se structurer, de construire une stratégie et un discours pour augmenter sa part de marché sur le plan électoral étant donné que l’exercice politique commande à chaque responsable de parti politique de se structurer à l’échelle nationale et internationale, de susciter l’adhésion de nouveaux militants, ceux de l’opposition brillent par l’invective, pour être plus précis, une analyse psycho-politique s’impose sur quelques partis majeurs de l’opposition à savoir : l’Union Nationale, Les Démocrates, et le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité.
L’UNION NATIONALE
Essentiellement composé de compatriotes issues des communautés Fang et Nzebi, ce parti politique né après les présidentielles de 2009, vient de connaitre une restructuration de ses organes exécutifs.
Après une élection qui a vu l’affrontement de Paulette Missambo et Paul Marie Gondjout, ce parti est en phase de connaître « une explosion en plein vol. » car, il connait une crise interne et profonde dans laquelle, Paul Marie Gondjout, beau fils du Président sortant Zacharie Myboto a du mal à digérer la correction que lui a infligée, Paulette Missambo.
Par ce bicéphalisme corrosif, cette structure de l’opposition peine à retrouver l’unité de ses militants or, quand un parti politique connait une crise interne de ce type, il déploie toute son énergie et ses ressources pour tenter l’impossible afin de se reconstruire.
Malheureusement, Paulette Missambo et ses soutiens refusent de lâcher, Paul Marie Gondjout, de son côté refuse d’avoir perdu à telle enseigne qu’il exhibe «sa musculature politique» par des sorties médiatiques dans le but de faire de l’ombre à celle qui l’a fouetté par les urnes.
Aussi, il va sans dire que l’Union Nationale va se concentrer à régler cette crise interne, si ce n’est de connaitre une fracture sérieuse qui verra certainement deux candidatures en 2023 face au PDG.
Dans les deux cas, cela laisse présager une séparation des militants de base : ce qui va accentuer sa perte de vitesse pendant l’élection de 2023 à l’exemple du MORENA qui s’est vu flanqué Paul Mba Abessolo comme candidat pour le compte du Morena des Bûcherons et Simon Oyono Aba’a comme candidat pour le Morena Originel à l’élection présidentielle de 1993 est un parfait exemple.
Par conséquent, si cette guerre de leadership que connait actuellement l’Union Nationale compromet sa préparation de 2023, qui s’étonnera de la victoire du PDG ?
LES DEMOCRATES
Premier parti de l’opposition en termes de représentativité au parlement, le parti de Guy Nzouba Ndama va aller à l’élection présidentielle de 2023 avec une forte probabilité que Guy Nzouba Ndama lui-même en soit le porte-flambeau car, en 2016, ils étaient membre de la coalition qui soutenait la candidature de Jean Ping battu par Ali Bongo Ondimba.
Le dernier remaniement ministériel, a vu l’entrée de deux protagonistes de ce parti au gouvernement : une action qui s’est soldée par leur démission au sein du LD.
D’un point de vu tactique, un parti politique qui se prépare à une élection évalue sa puissance et planifie sa stratégie, en fonction des membres de son équipe.
Elle quantifie sa force de frappe électorale sur la base de l’influence de chacun de ses membres dans chaque circonscription politique.
Aussi, la démission de deux membres importants du parti Les Démocrates va conduire ses responsables à entrevoir une solution de rechange pour colmater les brèches politiques consécutives à cette désaffection.
Or, étant donné que le remplacement n’est qu’un palliatif, une perte de régime est déjà à envisager en 2023 au-delà d’avoir leurs anciens militants démissionnaires comme adversaires.
Par conséquent, le rendu politique de ce parti de l’opposition, laisse transparaître une contre-performance dans certaines circonscriptions dans lesquels le PDG va investir des militants hors catégorie, plus féroces avec un objectif de victoire à la soviétique.
LE RASSEMBLEMENT POUR LA PATRIE ET LA MODERNITE
Parti politique de l’opposition de seconde zone, cette petite structure d’Alexandre Barro Chambrier a du mal à se retrouver depuis l’entrée de Michel Menga M’Essone au gouvernement. Il ne connait plus l’unanimité de tous ces cadres qui se regardent désormais «en chiens de Faïence» sa structuration approximative sur le terrain faisant déjà ressortir sa fragilité politique et son mode opératoire en période non électorale n’est que la critique des actions et des décisions gouvernementales en lieu et place de la campagne de notoriété qu’elle est sensée développer pour optimiser son électorat en suscitant de nouvelles adhésions.
Si déjà Le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité est sous représenter dans les institutions politiques qui participent au processus de prises de décisions et qu’il a une structuration légère avec à la clé une crise interne, il faut se rendre à l’évidence qu’il va connaitre un échec cuisant face à la Machine PDG.
Il est donc clairement établi que l’opposition qui sera face au PDG, ne peut prétendre de façon réelle à une victoire par les urnes étant mal structurée, connaissant des crises internes, si ce n’est briller par l’invective, au lieu de se préparer sérieusement pour avoir un résultat probant à cette compétition électorale.
Par conséquent, il est facile de comprendre quel type de discours cette tendance va servir au peuple.
Il s’agira une fois de plus d’un discours basé sur la personne si la candidature d’Ali Bongo Ondimba se confirme et la communication de l’opposition aura pour objectif de semer le doute et le sentiment de rejet des électeurs en prenant appui sur la capacité de ce dernier à continuer à diriger le Gabon sans se gêner de violer tous les principes moraux et coutumiers qui gouvernent la vie des hommes.
A cela, comment qualifier une personne qui prend «le handicape de son alter égo comme slogan de campagne» quand on sait que nos coutumes nous l’interdisent ? Quelle est cette politique dans laquelle l’invective et le dénigrement envers son adversaire sont le discours que l’on sert au peuple pour obtenir la victoire à une élection ?
Quelle est cette stratégie politique tropicalisée dans laquelle il faut se servir de la détresse du bas peuple pour parvenir à ses fins qui à endeuiller des familles des autres ?
La politique est et demeure avant tout, un combat d’idées et non de personnes
Affaire à suivre…